APERCU DE LA JOURNÉE
Tous les regards tournés vers les chiffres de l’emploi US cet après-midi
USA
Les indices boursiers américains ont consolidé hier, affectés notamment par une détérioration des relations entre le président américain et Elon Musk. Le Dow Jones Industrial a reculé de 0,25 % à 42 319 points, tandis que le S&P 500 a cédé 0,53 % à 5 939 points et le Nasdaq 100 a perdu 0,80 % à 21 547 points.
Le secteur de la consommation discrétionnaire a particulièrement souffert, enregistrant un repli significatif de 2,52 %, pénalisé par la chute spectaculaire de l’action Tesla (-14,26 %). Cette baisse fait suite à une altercation publique entre Elon Musk et Donald Trump. Musk, après avoir appelé à la destitution de Trump a vu sa société menacée de perdre ses contrats gouvernementaux, notamment pour SpaceX et Tesla, qui bénéficient de financements fédéraux substantiels. Face à la montée des tensions, Musk a finalement proposé un apaisement et un retour au dialogue. La Maison-Blanche a programmé un appel avec Musk afin de désamorcer le conflit.
Sur le front de la guerre commerciale, le président américain Donald Trump et son homologue chinois Xi Jinping ont convenu jeudi lors d'un entretien téléphonique, de poursuivre les négociations commerciales pour résoudre les différends sur les tarifs douaniers et l'approvisionnement en terres rares, points sensibles dans leurs relations économiques. Cette conversation de 90 minutes ouvre la voie à de nouveaux pourparlers, bien que des incertitudes subsistent quant à la résolution durable des tensions.
Sur le plan macroéconomique, les données publiées ont renforcé la prudence des investisseurs. Le déficit commercial américain s’est contracté de 55,5 % en avril, porté par une chute record des importations due à la hausse des tarifs douaniers. Par ailleurs, les demandes d’allocations chômage ont surpris à la hausse, atteignant leur plus haut niveau depuis octobre, à 247 000 la semaine du 31 mai, soit 8 000 de plus que prévu. Leur niveau élevé suggère un ralentissement du marché de l’emploi et un retour plus lent à l’embauche.
Du côté des valeurs individuelles, Broadcom (-0,44 %) publiait hier soir ses comptes trimestriels et n’a visiblement pas convaincu les investisseurs malgré des résultats solides. Le titre a reculé de 4 % après la clôture. Pourtant l’entreprise a annoncé une progression de 20 % de son chiffre d’affaires trimestriel, à 15 milliards de dollars, grâce à une forte demande dans le secteur de l’intelligence artificielle, dont les revenus ont augmenté de 46 %. La société prévoit par ailleurs une croissance continue au troisième trimestre, avec un chiffre d’affaires attendu à 15,8 milliards de dollars.
Enfin, MongoDB (groupe technologique spécialisé dans la gestion et l'analyse de bases de données pour les entreprises) a brillé hier, avec une hausse de 12,84 % portée par des résultats trimestriels supérieurs aux attentes et une révision à la hausse de ses prévisions annuelles, soutenue par la croissance de sa plateforme cloud Atlas.
ASIE
L’indice japonais Nikkei 225 a enregistré une légère progression de 0,35 %, clôturant à 37 684 points. Le Japon et les États-Unis ont entamé un nouveau cycle de négociations commerciales, Tokyo cherchant à obtenir un allègement des droits de douane en s’engageant à accroître la production automobile sur le sol américain et à renforcer la coopération sur les terres rares. Les investisseurs sont dans l'attente d’un possible accord entre les dirigeants japonais et américains lors du prochain sommet du G7 qui se tiendra du 15 au 17 juin 2025 au Canada.
Sur le plan macroéconomique, les exportations japonaises ont reculé de 3 % durant les vingt premiers jours de mai, impactées par les tarifs douaniers imposés par l’administration Trump. Ce repli a nettement contrasté avec la hausse de 2,3 % enregistrée sur la même période en avril. Par ailleurs, les dépenses des ménages japonais ont diminué de 0,1 % en avril, en données corrigées de l’inflation, décevant les attentes qui tablaient sur une hausse de 1,5 %. Ce recul témoigne des effets d’une inflation élevée qui pèse sur la consommation discrétionnaire, selon le gouvernement japonais.
Ailleurs en Asie, la Reserve Bank of India a surpris les marchés en abaissant son taux directeur de 50 points de base, à 5,5 %. Cette décision, motivée par un net recul de l’inflation, permet à la banque centrale d’adopter une posture plus neutre, précisant que toute nouvelle action dépendra des données économiques à venir. Le Nifty50 a progressé après cette annonce, en hausse de 0,93 %.
Plus à l’est, le Shanghai Composite a légèrement reculé de 0,02 % à 3 383 points, tandis que le Hang Seng a cédé 0,36 %, clôturant à 23 820 points. L’appel téléphonique entre le président américain Donald Trump et le dirigeant chinois Xi Jinping n’a pas modifié la perception des investisseurs quant au conflit commercial en cours.
EUROPE
Les indices européens ont clôturé en ordre dispersé hier soir, après de solides gains en séance et un nouveau record pour l’indice allemand DAX. Le CAC 40 a cédé 0,18 % à 7 790 points, tandis que le DAX a progressé de 0,19 % à 24 323 points. L’indice paneuropéen Stoxx 600 a quant à lui gagné 0,16 %.
Au sein des secteurs, celui des ressources de base a tiré son épingle du jeu avec une hausse notable de 1,73 %, alors que celui de l’alimentation et boissons a terminé en repli de 1,08 %.
Sur le plan macroéconomique, la Banque centrale européenne a procédé à sa huitième baisse de taux, marquant probablement la fin de son cycle d’assouplissement face aux tensions commerciales persistantes et à une inflation proche de l’objectif de 2 % de sa présidente Christine Lagarde. Le taux directeur de la Banque centrale européenne est désormais à 2 % après cette dernière baisse. Si de nouvelles baisses ne sont plus assurées, la BCE maintient une posture prudente, anticipant un retour de l’inflation à sa cible d’ici 2027.
Sur le plan sectoriel, Pernod Ricard a terminé en queue de peloton du CAC 40 avec une chute de 5,06 %, pénalisé par la forte baisse de Brown-Forman, propriétaire de Jack Daniel’s, aux États-Unis. Airbus a également reculé de 2,75 %, affecté par l’annonce de livraisons de 51 avions en mai, soit une baisse de 4 % sur un an, et aucun nouveau contrat signé durant le mois. Le total des livraisons depuis janvier est à 243 unités, en recul de 5 % par rapport à 2024.
En revanche, Soitec s’est distingué avec un rebond de 6,36 %, porté par des signes de reprise évoqués par ses homologues du secteur, STMicroelectronics (+1,08 % en France) et On Semiconductor (+1,47 % aux États-Unis).
Bayer a marqué les esprits sur la bourse allemande avec un gain de 4,38 %, soutenu par la révision à la hausse de son objectif de cours par Goldman Sachs.
Enfin, le titre du spécialiste de la musique numérique Believe (+10,52%) a bondi après que son principal actionnaire, Upbeat BidCo, a relevé son offre de rachat à 17,20 euros par action, soit une prime de 12,6 % par rapport au cours moyen des 30 derniers jours.
CHANGE ET MATIÈRES PREMIÈRES
L’euro a progressé de 0,23 % hier, s’établissant à 1,1444 dollar, porté par un ton moins accommodant de la Banque centrale européenne et des statistiques américaines mitigées.
L’once d’or, cotée en dollars, a quant à elle progressé de 0,58 %, atteignant 3 352 $.